On commence la semaine avec la confession et triste histoire d’Estelle, qui a été adoptée et ne trouve toujours pas sa place au sein de cette famille (société?).
Je ne sais pas par ou commencer tellement j’ai de choses à dire et tellement j’ai peur de dire ces choses en même temps. Je m’appelle Estelle, j’ai 24 ans. J’ai été adoptée à l’âge de 5 ans par une famille française qui avait déjà deux enfants. Je viens d’Afrique, donc au vu de ma couleur de peau et de celle de ma « famille » mon adoption à toujours été une évidence.
Bizarrement je ne me souviens de rien qui soit antérieur à mon arrivée en France. Je sais juste que j’ai été adoptée via une association avec plein d’autres enfants. Je tiens à m’excuser d’avance car mon histoire va être très longue et peut être racontée de façon décousue.
Du plus loin que je me souvienne l’adoption en soi n’est pas un « problème », c’est sur que c’est difficile à vivre mais ce qui a toujours été (et qui l’est encore aujourd’hui) c’est ma couleur de peau. Attention, je ne dis pas que je ne suis pas fière d’être noire, mais que c’est très dur d’être une personne de couleur en France, qui plus est, la seule personne de couleur dans une famille de blancs.
J’ai souffert du racisme des mon plus jeune âge, ajoutez à cela les questions pas délicates des personnes dans la rue lors des balades en « famille » et les regards lourds de sens. Je ne parle jamais de mon adoption avec mes « parents » adoptifs, ni avec mon frère et ma sœur. Ils ont essayé mais a chaque fois je le suis braquée. Et puis comment leur expliquer que j’ai l’impression de ne pas avoir de famille, et qu’ils sont mes « parents » que d’après les papiers, même si ils m’ont élevé? Je n’ai jamais eu de bon rapport avec eux.
Je crois que mon « père » est quelqu’un de bien, mais ils se laisse complètement bouffer par sa femme. Cette femme que je ne supporte pas. Je les ai appelé « papa et maman » dès que je suis arrivée dans ce pays, mais j’ai l’impression qu’on m’avait fait du bourrage de crâne avant pour que ça puisse sortir aussi « fluidement » si on peut dire ça.
Ma « mère » adoptive est (désolée du terme) une vraie connasse, elle m’a rabaissé des milliards de fois, mais ce faisait passer pour une victime devant les autres personnes. La dernière horreur qu’elle m’est dite est « si tu avais été élevée par une noire, tu filerai droit ». Suite à ça, je ne leur ai plus parler pdt 1 an. Parmi les autres gentillesses qu’elle a eu à mon propos, vous pouvez ajouter que « je devrais êtres internée » ou encore que « il ne faudrait pas que je m’étonne si je me fais violer dans les toilettes du lycée » (car je portais un haut qui était trop décolleté à son goût).
J’ai un très fort caractère, donc bien sur les gens pensais automatiquement que j’étais le problème. Je me suis toujours très bien entendue avec mon frère, et jusqu’à peu avec ma sœur. Mon frère à toujours étais présent pour moi, il a toujours cru en moi, il ma toujours encourager malgré le fait que je coulais inexorablement vers le bas (je n’ai pas de diplôme à mon âge).
Ma sœur elle était gentille, mais j’ai l’impression qu’elle s’en foutait un peu. Elle vit sa vie. Il y a trois ans, j’ai étais victime de harcèlement morale à mon travail, rapidement j’ai compris que ma directrice semblait avoir un problème avec les gens de voleurs justement, car elle avait eu d’autres histoires auparavant et avec des gens de couleurs.
J’ai été obligée de démissionner, et ayant été très affectée par cette histoire j’ai commencé à faire une petite dépression. Je ne sortais plus, je ne cherchais pas un autre travail (vu comment s’était déroulé mon premier, j’étais un peu réticente). Bien entendu, mes « chers parents » ont mis cet échec sur le compte de ma mauvaise attitude, et s’en sont donné à cœur joie pour dire que « je ne foutais rien ».quand je leur avais dit que je soupçonner les femmes de mon travail d’être raciste ils avaient juste hausser des épaules en disant « c’est possible »
A cette époque l’un frère était en Australie, mais il m’envoyait souvent des mails pour prendre de mes nouvelles, et me conseiller de me changer les idées. Ma sœur, elle était au Sénégal pour son travail. Je l’avais appelé quand les choses se dégradaient vraiment, elle semblait à l’écoute et compréhensive. Quand elle est revenue en France elle a évoqué mon coup de fil (pdt lequel j’étais en larmes) en se moquant de moi en l’imitant pleurer, chose que j’ai très mal supporter.
Dans cette « famille », ils font comme si le racisme n’existait pas, et quand les fois ou j’essayais de l’évoquer ils me répondaient avec des phrases bateau du type « ce sont des cons, il faut passer par dessus ». Normalement on a sa famille pour nous protéger des difficultés du monde extérieur. Moi quand je rentrais dans cette maison, je continuais de me sentir en trop, pas à ma place. Mon frère à compris à 25 ans seulement (soit il y a deux ans) que j’avais souffert du racisme, énormément!
Il a été choqué! Il n’y avait pas pensé une seconde. Je suis partie en Angleterre en septembre 2013, comme fille au pair, car j’étouffais en France. Je ne supporte plus cette ambiance, ces réactions racistes déguisées… J’y suis encore pour un mois. J’ai été agréablement surprise de l’ouverture d’esprit des gens. Pour la première fois, je pouvais me promener dans la rue dans problème, sans être jugée, regardée.
Mais toujours ce problème qui persiste, je ne me sens nul part chez moi. J’ai rencontré des gens, de toutes les nationalité, mais j’ai commencé à me sentir mal car j’étais toujours la « seule noire » . De plus j’étais dans une famille d’accueil « blanche » donc je revivais exactement la même chose qu’en France. Je suis revenue en France en décembre, et j’ai reçu un coup de fil étrange d’une jeune fille qui se fiait être ma cousine, que ma « mère » biologique avait « missionné » pour me retrouver.
En discutant de façon approfondi avec elle j’ai compris qu’elle ne mentait pas. Ce coup de téléphone m’a énervé au plus au point. Je trouvais ça tellement déplacé de la part de ma « mère » d’essayer de me contacter après tout ça de temps, en passant par quelqu’un d’autre et en disant qu’elle n’avait pas eu le choix, que son mari l’avait forcé à me donner à l’adoption et que pdt toutes ces années, elle avait essayer d’en savoir plus.
Je vais peut être vous sembler insensible mais, pour moi, une mère n’abandonne pas son enfant. Donc j’ai dit à cette jeune fille que je ne voulais plus jamais entendre parler de ça. Je n’ai parle de cette histoire qu’avec mon meilleur ami qui lui a aussi à été adopté.
La question que je me pose c’est: quand est ce que je vais être heureuse et trouver la paix? Je ne me sens chez moi nul part, je me sens très seule. Et malgré mes 24 ans, il y a des fois et ce depuis longtemps ou j’ai juste « envie et besoin de ma maman » qu’elle me prenne par la main et me dise qu’elle est fière de moi et qu’elle croit en moi.
Je ne crois pas en Dieu mais je commence à me poser beaucoup de questions sur la spiritualité, beaucoup de gens que j’ai rencontré m’ont dit qu’il fallait que je prie, que je crois en quelqu’un de bon et supérieur. Mais comment pourrais je croire à quelqu’un qui a fait de ma vie un désert ? Plus j’essaie de tenir et plus les épreuves de la vie me sont dures. Je ne sais absolument pas ce que je vais faire de ma vie.
J’avance au jour le jour et ça m’effraie et me fatigue. J’ai l’impression que je ne serai jamais heureuse. Et je n’ai pas d’ami(e)s à qui me confier, car soit je me dispute avec eux, soit je tombe sur des gens vraiment mauvais. Je préfère être seule que mal accompagnée comme on dit mais pour les rares personne bien que j’ai rencontrée, j’ai fait en sorte de casser cette relation.
J’ai l’impression parfois que je ne m’autorise pas à être heureuse, ou je fais en sorte qu’on m’abandonne car même mes propres « parents » n’ont pas voulu de moi. J’ai déjà essayé d’aller voir des psys, mais c’est pas trop mon truc de confier des choses très personnelles à quelqu’un. Je ne sais vraiment pas quoi faire, j’ai l’impression d’être une épave, une ratée de la vie. Estelle »
NB : Vous pouvez (re)lire toutes les anciennes confessions ici et faire comme Estelle en m’envoyant votre témoignage – peu importe le thème – via mail (beautylicieuse@hotmail.fr). Bien sûr cela reste anonyme (avec pseudo au choix)
8 réponses
1.Au vu de ton témoignage, tu as un gros problème d'identité. Je vais peut-être paraître rude, mais tu ne trouveras jamais la paix si tu ne renoues pas avec ta mère biologique et donc ton pays d'origine. D'après ton texte, elle a cherché à te retrouver. Elle t'aime donc énormément. Avec elle, tu pourrais trouver en elle au moins une personne qui t'aime et qui puisse te forger une identité.
C'est le principal problème que rencontre les enfants adoptés qui n'ont pas les mêmes origines que les parents adoptifs. Comment se construire quand on a pas de modèle (physique) au quotidien qui nous ressemble? Dans ce cas, seuls les parents qui font un effort considérable pour que les enfants adoptés ne ressentent pas ce décalage réussissent à élever leurs enfants dans de bonnes conditions. Malheureusement, ce n'est pas le cas de ta famille et tu en pâtis aujourd'hui.
2.Grandir en France en étant noir n'est pas facile (je le sais je suis moi même d'origine africaine qui avait honte, étant petite lorsque mes parents parlaient leurs langues à l'extérieur). Par contre ce qui m'a "sauvé" c'était ma famille qui m'a toujours écouté et soutenue (quand j'avais des raciste qui me crachait à la figure). De plus même si je me sens française, je sais surtout que je suis une fille d'immigré africain. Et mes parents ont toujours voulu que je connaissent leurs pays le plus possible. C'est pourquoi je te conseil de renouer avec ta mère biologique. Pour pouvoir mettre un nom de pays, une ethnie, quelques bribes de cultures dans ta personnalité. Même si elles sont minimes, elles t'aideront à te construire.
3. Je généralise, mais seulement ceux qui ont vécu du racisme au quotidien peuvent le comprendre. Toujours être ramener et rabaisser à sa couleur de peau c'est usant et destructeur. Ta famille adoptive ne te comprendront JAMAIS sur ce point. Sois reconnaissante envers elle de t'avoir nourri et logé. Par contre ne compte pas sur elle pour t'aider sur ces problèmes là. Je sais c'est dommage.
3. Essaie de déménager et d'habiter dans une grande ville, tu passeras inaperçue 😉
4. Si tu ne veux vraiment pas renouer avec ta mère, construit ta personnalité, DOCUMENTE TOI! Sors, inscrit toi dans des associations, lis des blogs à tendance afro… Il y a plein de chose à faire, mais surtout ne reste pas enfermée sur toi même. Recherche des témoignages de personnes adoptés qui ont vécu la même chose que toi, ou au contraire qui ont très bien vécu leurs adoptions. Bref évade-toi.
TOn témoignage m'a vraiment touché, j’espère vraiment qu'un jour tu puisses trouver l'amour et la paix!
Ton témoignage est très touchant et reflète une réalité très difficile à appréhender de l'extérieur. Je crois que tu touches du doigt le problème quand tu dis que tu ne t'autorises pas à être heureuse, mais c'est un phénomène qui concerne beaucoup de gens, adoptés ou non. Tu fais face à des difficultés malheureusement répandues, mais c'est à toi d'écrire ton histoire personnelle selon le sens que tu veux lui donner. As-tu envie de résumer ta vie à une adoption ratée ou à l'oppression du racisme? Ou bien veux-tu être celle qui n'avait pas toutes les cartes en main à la base mais s'est battue pour ne pas être une statistique parmi des milliers de victimes ? Je rejoins le premier commentaire: renoue avec ta famille biologique. Tu n'imagines pas ce que peut etre l'oppression de la femme dans certaines sociétés. J'ai relu le roman d'une Indienne, Shilpa, qui s'intitule la fille secrète. L'histoire d'une femme qui confie son enfant à l'orphelinat parce que sa première fille a été étouffée à la naissance. Elle ne s'en remettra jamais de cette double perte, son mari non plus et on comprend que c'est tout un système, qu'il n'y a pas de méchants ou de gentils. Mais la fille adoptée a du mal à s'entendre avec sa mère… Bref en un mot comme en cent, ouvre-toi, sors de ta coquille. Bats-toi.
Bonjour Estelle!
Ton récit me touche beaucoup, d'autant plus que je suis une maman (blanche) qui a adoptée un enfant ( noir) . Notre famille est soudée, tout se passe bien et j espère que ça continuera comme ça pendant longtemps. A la lecture de ton récit, j'éprouve bcp de frustration pour toi. Tes parents et toi ne vous êtes pas mutuellement adoptés, c'est triste à dire mais ça n'a pas fonctionné, vu que tu es malheureuse depuis plusieurs années. Ta mère biologique t'as abandonnée et c est bien le pire qu'un enfant puisse vivre, elle à eu ses raisons, bonnes ou mauvaises à tes yeux, mais je veux que tu saches que tu n'y est pour rien. Tu subis les dommages collatéraux des décisions d'adultes. Tu as ton frère sur qui tu peux compter visiblement, et quelque part ( France, Angleterre, Afrique?) tu as une place qui t'attends. Tu es une personne qui à droit au bonheur, tu n'es pas une ratée, tu es juste un puzzle pas encore terminé, et tu trouveras la combinaison un jour.
Pour ta mère bio qui essaie de reprendre contact avec toi, toi seule sait ce que tu veux, mais sache que rien n'est figé, et que peut être dans quelques temps tu seras prête pour ouvrir ton cœur à cette femme, et elle ses bras…
Bon courage et bonne route!
Bonjour Estelle, tout d'abord, je souhaitais réagir sur le racisme : je suis métisse et j'ai 16 ans. Et donc ma mère est blanche ( et mon père noir, cela va de soi ! 😉 ) Moi je comprends que ta famille biologique blanche n'est pas compris ce problème, car moi même, lorsque j'en ai été victime, ma mère ne l'a pas compris ! Ce qui n'excuse en rien le comportement odieux de ta mère adoptive décrit ici. Concernant ta mère biologique, pourquoi refusé de la voir ? Ne t'es pas dit qu'elle avait pu te confier à l'adoption pour que tu ai une vie meilleure par exemple ? En tout cas, si elle cherche à te retrouver, c'est qu'elle tient à toi : et ça, tu ne peux pas lui enlever. Tu dis que tu n'as pas d'ami, que tu rencontres souvent des gens mauvais, mais si tu refuses les rencontres, comment pourrais tu découvrir de nouvelles connaissances positives ? Et puis, tu dis que tu n'as pas d'ami, mais tu nous parles d'un meilleur ami, donc tu en as ! Là où je veux en venir, c'est qu'il faut que tu positives ! Tu as forcément des choses de bien dans ta vie, aussi petites soient elles. Il faut que tu apprennes à les regarder et à en profiter. Moi par exemple, quand je regarde des arbres en fleur, je me sens bien, c'est pas grand chose, mais c'est déjà ça. Et je remercie le Seigneur d'avoir créé cela. C'est le dernier point que je voudrais aborder : tu parle de spiritualité. Moi je suis catholique. Et la foi m'aide à vivre tous les jours, avoir confiance en qqn, cela fait du bien non ? Et bien moi, je sais que je peux avoir confiance en la personne du Petit Jésus, de la Vierge Marie, du Bon Dieu. Et franchement, c'est vraiment agréable, cela allège le corps et l'esprit : j'ai été dans un collège où l'on m'a traité de négresse : être catholique m'a permis de prier pour la personne qui m'insultait. Maintenant je suis dans un lycée que je qualifierais de bourgeois : un lycée où il y a écrit " FN " dans les toilettes et où l'on vient me faire des blagues racistes alors que je suis métisse. Et bien la foie me permet un peu de me décharger de ces choses là. Tu dis que tu ne peux pas croire car plus tu avances, plus les épreuves sont dures. Mais moi aussi j'en ai vécu des épreuves, des choses traumatisantes que je ne peux pas et ne veux pas citer ici. Je suis d'ailleurs tombée en dépression, mais je m'en sors doucement ( enfin je pense ) même si des fois, je retombe, après je remonte la pente. Et si je m'en sors, c'est également grâce à une aide extérieure : je suis allé voir une psychologue, qui m'a beaucoup aidé puis, quand elle a jugé qu'elle n'avait plus les outils nécessaires pour mon cas, elle m'a envoyé voir une psychiatre où je suis une thérapie. Tout ça pour dire que je pense que cela va être difficile de t' en sortir seule. Si pour toi, cela n'a pas marché, c'est peut être parce que tu n'es pas tombé sur les bonnes personnes, réessaye non ?
Il doit aussi sûrement avoir des associations d'aide et d'écoute pour les enfants adoptés non ?
Voilà, j'espère que tout va s' arranger, je te souhaite beaucoup de courage, et je te donne tout mon soutien ( même si on ne se connaît pas ) Et puis, je vais prier pour toi ! ( Mais bon, je ne suis pas sûre que cela te rassure 😉 )
Gros bisous ma belle !
Ton témoignage me touche, puisque j'ai moi même été adoptée.
Le racisme, malheureusement je pense que tu l'aurai vécu même en ayant des parents qui auraient le même couleur de peau que toi. La réel soucis, si je puis m'exprimer ainsi, c'est que tes parents (adoptifs) n'ont pas su voir ton mal être, ils ne t'ont pas appris à t'aimer telle que tu es, peut importe la couleur de peau.
J'ai constaté également que les parents adoptifs en attendent trop de leur enfant, ils l'attendent depuis tellement longtemps, qu'ils misent tout sur lui, et c'est un poids énorme pour un enfant, et cela se répercute dans la vie d'adulte.
En ce qui concerne le fait d'abandonner un enfant, pourtant j'ai moi même été adoptée, je vois ça comme un geste d'amour : dans le sens où la mère biologique sait qu'elle ne pourra pas élever cette enfant, elle offre la chance à de futurs parents de pouvoir élever et aimer cet enfant. Connaitre ou non ses origines, peu importe, il faut en avoir envie, ressentir le besoin pour le faire, je ne crois pas que c'est une "case" obligée pour tous les enfants adoptés.
Courage à toi Estelle, essaie de t'ouvrir au monde, sortir, faire des connaissances, ne reste pas seule, cela ne fera que renforcer ton mal être. Bises
Je ne sais pas où tu vis exactement dans la France mais je suis étonnée par ton obsession du racisme, d'être "jugée et regardée partout où tu passes parce que tu es noire".
Je suis noire, née en France, plus âgée que toi et je n'ai jamais ressenti à ce point le racisme aussi fort que tu décris. Sans dire que la France est un pays parfait, ce n'est quand même pas la Serbie ou la Russie où les Noirs se font défoncer la gueule dans la rue. J'ai un peu de mal à le comprendre, surtout pour une personne aussi jeune. Tu aurais débarqué en France dans les années 70 ou 80, j'aurais compris. J'ai l'impression que ton mal-être au sein de ta famille où tu es la seule noire t'a toujours obsédée et que tu le transposes partout où tu passes. Si l'entreprise où tu travaillais était si raciste, ils n'auraient pas attendu de t'embaucher pour ensuite attendre que tu démissionnes tranquillement. Ils ne t'auraient carrément PAS recrutée. Qu'est-ce qui les en empêchait?…
Ta mère, si elle a a eu à sortir ces horreurs, je pense que c'est par ras-le bol, en réaction à quelque chose, une situation qui perdurait depuis longtemps. On ne perd pas son temps, son énergie,et son argent à recueillir un enfant étranger, juste pour le plaisir de lui pourrir la vie. ça n'apporte rien. Mettez vous aussi de temps en temps à la place de ces personnes qui font des kms pour aller chercher un enfant, qui investissent du temps, de l'argent, de l'amour et que ce dernier se permette ensuite de se montrer odieux ou ingrat, comme c'est souvent le cas des enfants adoptés et notamment des enfants d'autres origines ethniques qui se permettront un jour de dire à la femme qu'elle n'est pas leur mère, j'en passe et des meilleures.
J'ai une cousine dans cette situation qui a été adoptée par un Français adorable mais qui était une vraie p*tasse, qui avait l'impression que tout lui était dû, que ses parents étaient des cons, une attitude vraiment déplorable de sale enfant gâtée. Elle leur en voulait d'être noire alors que le papa était blanc. Enfin, je n'ai jamais compris comment elle ne percevait pas sa chance. Mais après ça, je me suis dit que ce n'était finalement pas une si bonne idée d'adopter des enfants dont la différence physique avec les parents est trop flagrante et que ça rajoutait un problème psychologique supplémentaire à l'enfant.
Si tu n'as pas d'amis à qui te confier, si tu as toujours été en échec scolaire, si tu n'arrives pas à garder durablement un boulot, si tu es obsédée par le fait d'être noire partout où tu passes, il y a aussi un souci à ton propre niveau ; tu ne peux pas tout rejeter sur tes parents ou sur la France et t'ôter toute responsabilité.
S'il y a une thérapie à faire chez un psy, fais la et affronte tes prblèmes en face. Ou tu vas t'enfoncer de plus en plus.
Entierement d'accord avec toi. Cette manie de jeter la faute sur tout le monde/entourage sauf sur elle. Estelle, cela ne sert a rien de se victimiser, on est au 21eme siècle, des cons il y'en a partout et y'en aura toujours, cela ne nous empeche pas de vivre dans cette societé. Ta vie, tu es la seule a la prendre en charge, à cet age surtout. Fais le point et essaie de voir a ton niveau, où cela a peché et ne jette surtout pas l'approbe sur les autres.
Bonjour Estelle, je suis moi aussi adoptée. Et je dénonce ,en premier lieu, cette manie qu’on plusieurs personnes de pensée que l’enfant adopté est CHANCEUX d’avoir la CHANCE d’avoir été adopté. Premièrement l’enfant NE CHOISIT pas d’être adopté. L’Enfant en deuxième lieu EST LA VICTIME du choix des parents (choix des parents biologique,choix du parent adoptif.) L’enfant n’a pas son mot à dire dans ce processus. Sans compté que l’enfant est transmetteur d’une histoire,d’une culture d’un état émotionnel vécu BIEN AVANT son adoption. Il est donc primordiale que le parent adoptif prenne en considération son histoire,son état émotionnel ,sa culture ,son vécu et ADAPTE tout ça dans l’éducation de l’enfant. Malheureusement bien des parents adoptifs ne le font pas et s’étonnent que l’enfant agit différemment de ce qu’il pensait (crises, difficultés d’attachement,choc culturelle, besoin de plaire maladif etc). Les enfants adoptifs se font ensuite passer pour des ingrats suite à l’incompréhension des parents vis à vis leur comportement.
Les parents adoptifs doivent être préparer à tout éventualité mais doivent surtout être sensibilisé,informer de l’histoire et du vécu des enfants en COMMUNIQUANT ET EN LES ÉCOUTANT LE PLUS POSSIBLE. Bien des parents adoptifs ne le font pas malheureusement.
Pour les parents biologiques,moi aussi ils tentent de rentrer en contacte avec moi ,Oui je sais que peut être qu’ils n’ont pas eu le choix et bla bla bla mais ça reste tout de même LEUR décision. Cette décision ne t’ appartient pas. Tu n’y es pour rien. Vouloir aller vers eux demandent un effort considérable et aussi beaucoup de la résilience car l’identité que tu tentes de construire pendant plusieurs année voir même toute ta vie à travers ton adoption se retrouve à être remis en question en raison de l’apparition de tes parents biologiques. Et cette présence biologique qui se trouvait à être absente pendant presque 20 ans se retrouve à être une véritable claque sur le sens de ta vie ainsi que la construction de ton identité.
Sache que tu es une personne à part entière, forte et multi-identitaire. Je comprends que tu te sentes bien nul part car tes parents adoptifs ne partagent pas la même histoire que toi. Ta famille biologique t’a fait comprendre tôt, trop tôt dans que l’amour inconditionnel n’est pas un amour de confiance. Qu’au contraire que l’amour est synonyme de méfiance. Malheureusement cette méfiance que tu as construit autour de l’amour a un impacte considérable dans la construction de tes relations.
J’ai un conseille: puisqu’il se peut que tu n’es pas confiance en ta mère biologique (douleur de l’abandon), et que tu ne te sentes pas bien dans ta famille adoptive (partage pas la même histoire), construit ton histoire. Construit ta famille. Construit ton réseau amical et familiale. C’est ce que j’ai fait. Et ça me réussit très bien 🙂