Ma fille et moi sommes soeurs (par anonyme)

Nous y sommes, c’est la rentrée… J’espère que vous avez passé d’aussi bonnes vacances que moi?? La rentrée n’est pas seulement synonyme de métro, boulot, dodo bien au contraire….
La rentrée c’est aussi des nouveautés beauté, des astuces et des découvertes de plus belles sans oublier les fameuses confessions intimes.

En parlant de confession…Je vous laisse celle d’aujourd’hui, une histoire tout simplement incroyable et malheureuse.

«  Bonjour, je vais me présenter sous le pseudo « anonyme » tout simplement. Ce que je vais vous raconter n’est pas tiré d’un film ou d’une série mais bien de ma propre vie malheureusement.
Je suis une jeune femme de 28 ans et depuis 3 ans j’ai l’impression de vivre un cauchemar qui se répète jour après jour et pourtant c’est bel et bien une réalité, ma réalité.

Tout commence il y’a un peu plus de 4 ans, je ressortais d’une histoire très douloureuse et je n’avais plus confiance en aucun homme. J’ai même pensé à me faire bonne soeur pour vous dire à quel point j’étais déçue et lassée des hommes.

Cette déception des hommes, je l’ai en moi depuis très longtemps. Le premier homme à m’avoir déçu c’est tout bonnement mon père, cet homme odieux qui a abandonné ma mère alors qu’elle était en état de grossesse de 3 mois donc autant vous dire que je n’ai pas connu mon père étant donné qu’il n’est jamais revenu. Ma mère m’a élevé toute seule comme une vraie battante mais on a toujours besoin d’un père.

Enfin bref, comme je vous disais après cette rupture douloureuse, je m’étais totalement renfermé sur moi même. J’ai pris une dizaine de kilos et je me trouvais de moins en mois séduisante, je me camouflais dans des tenues 10 fois ma taille et je mettais de côté tous ce qui pouvait se rapporter à la féminité.

Par exemple durant des mois j’ai refusé de m’épiler. C’est bête mais pour moi l’épilation est l’un des symboles de la féminité pure. Moi qui ne supportait pas un seul poil sur mon corps, je cohabitais désormais avec eux.

Un beau jour, ma meilleure amie vient chez moi et me pose un ultimatum: soit je me prends en main ou soit elle m’abandonne. Pour moi le choix a été vite fait, cette fille est ma moitié, mon double, si elle m’abandonne mon monde s’effondrerait.

On décide malgré moi d’aller faire du shopping, après la séance shopping direction l’institut pour une épilation de la tête au pied puis nouvelle coupe chez le coiffeur. A la fin de cette journée, j’étais redevenue physiquement cette fille jolie et attirante que j’étais mais le moral n’y était pas, je repensais toujours à mon ex, cette bête qui m’avait tant fait souffrir et qui continuait de me faire souffrir.

Deux jours après, arrivé au travail les compliments pleuvent et je vous avoue que je me sens poussée des ailes au point que j’organise un déjeuner entre collègues juste au resto à côté.
Ma vie basculera ce jour, je vous épargne les détails et je la fais à la va vite. On s’asseoit, ça discute ça rigole, je me livre un peu, beaucoup même comparé à d’habitude mais je me sens regardée à la table d’en face.

Je n’ose pas me tourner mais les regards se faisant de plus insistant, je jette un coup d’oeil et c’est une sorte de coup de foudre. Un homme avec les cheveux poivre sel très séduisant me fait un sourire qui veut tout dire.

Je continue de faire l’impasse car il y’a les collègues mais je n’ai de pensées que pour cet homme en face, c’est vraiment incroyable car je ne l’avais jamais vu mais cette sensation étrange traversait tout mon corps.

Au moment de payer l’addition, la serveuse me donne un papier avec le numero de ce dernier. Quand je me retourne, il n’est plus là. Après la journée de travail où je n’ai cessé de cogiter s’il faut rappeler ou non, aussitôt rentré je compose son numero et au bout du fil une voix virile et tendre à la fois. Après avoir discuté une heure (je vous épargne les détails), on se fixe un rv pour le lendemain après mon boulot.

Inutile de vous dire que je me suis mise sur mon 31 ce soir là, on a dîné et on s’est rendu compte qu’on avait beaucoup de points communs. Il m’a juste fait comprendre qu’il n’avait ni enfant, ni femme dans sa vie mais qu’il ne voulait pas parler de son passé. Ceci m’arrangeait car ça m’éviter de raconter mon histoire aussi.

Les jours et les mois passèrent et j’étais sur un petit nuage. J’étais à nouveau heureuse, amoureuse, j’avais perdu mes kilos superflus et surtout j’avais confiance en moi et en ma relation. Je ne l’avais pas encore présenté à ma mère, je ne lui en avais même pas parlé mais elle se doutait de quelque chose car elle me voyait tellement rayonnante et je voyais qu’elle était heureuse pour moi.
Seule ma meilleure amie l’a rencontré et elle l’a adoré car malgrè notre différence d’âge (18 ans), il était de notre génération avec la maturité qu’il fallait.

Tout changea quand je lui ai annoncé que j’étais enceinte, je pensais qu’il serait heureux mais non il a réagit d’abord avec réticence, puis avec violence par la suite en me demandant pourquoi je n’avais pas pris mes pilules. Oui effectivement j’avais arrêté de la prendre mais c’est parce qu’il m’avait fait comprendre qu’avoir un enfant avec moi serait le plus cadeau des cieux et je voulais lui en faire la surprise. Mauvaise surprise c’est sûr.

Il était hors de questions pour moi d’avorter avec ou sans sa présence. Il s’éloignait de plus en plus et je ne cherchai pas à le ramener non plus, déçue des hommes une fois de plus sans doute. Bizarrement malgré son absence (il appellait de temps en temps et m’envoyait quelques chèques pour les frais) j’ai mené une belle grossesse avec l’appui de ma mère et de ma meilleure amie. Ma mère avait mal pour moi car son histoire se répétait avec moi mais elle m’appuyait et m’aidait au maximum.

Un jour comme ça elle me demande le nom du père de mon enfant alors qu’on est dans la cuisine et quand je lui ai dit, elle a eu comme une bouffée de chaleur, un malaise.
Je lui ai demandé ce qui se passait, elle m’a juste demandé « cet homme, a t’il un autre prénom? », je lui ai répondu que j’en savais rien, puis elle enchaina les questions « quel âge a t’il? » quand je lui ai repondu, elle est devenue rouge puis bleu, j’ai eu la peur de ma vie car je pensais bien perdre ma mère.

J’ai appellé notre medecin de famille, je lui ai tout expliqué. Après qu’il ait consulté ma mère, ma mère a demandé a rester seule avec lui, sans doute pour lui expliquer tout. A sa sortie de la chambre, j’ai vu un homme désolé, désemparé qui ne pouvait pas me regarder en face. Je suis rentrée, j’ai pleuré crié pour que ma mère m’explique. Elle est resté muette puis quelques longues minutes après, elle n’a cessé de me demander pardon encore et encore.

Je ne comprenais rien qu’est ce qui se passait? Pourquoi s’excusait t’elle?? C’était un cauchemar réélle… Elle m’expliquait que le prenom et nom que je lui ai donné n’était autre que le deuxième prénom et nom d’un homme qu’elle a connu, mon père. Autre détail troublant la différence d’âge et quand je lui ai donné la date de naissance de ce dernier (mon amant, peut être mon père), elle m’a confirmé tant bien que mal que c’était lui.

Mon monde était dévasté, j’étais tombé amoureuse et j’avais couché avec mon père mais le pire étant en état de 7 mois, j’attendais son enfant, ma soeur.

Le choc a été trop brusque, quelques heures plus tard je perdais du sang et ma mère et ma meilleure amie m’ont embarqué à l’hosto. J’avoue que j’aurai voulu perdre cet enfant à cet instant mais j’ai accouché d’urgence d’un enfant prématuré. J’étais dégouté de la vie, de moi, de ma mère qui ne m’avait jamais donné ni le prenom et nom de ce père jusqu’à ce jour (en même temps j’ai jamais voulu savoir), dégouté par cette enfant aussi.

Ma fille est restée deux mois et demi à l’hopital avant de sortir, son père (mon père) n’a donné aucune nouvelle. Ma mère et moi l’avons appellé quelques mois après, il n’a pas répondu mais on lui a laissé un message vocale pour tout lui expliqué. Il a rappellé six mois après pour s’excuser, demander pardon à ma mère et moi. Plus tard, j’ai appris qu’il s’était suicidé.

Aujourd’hui j’élève ma fille, ma soeur et chaque jour je me réveille avec ces bons mais mauvais souvenirs qui sont en fait des moments interdits, des moments incestes. Il y’a des jours où je déteste ma fille mais je me rappelle chaque fois qu’elle n’y est pour rien, tout comme j’y suis pour rien mais c’est dur à encaisser. »